Neşe Yaşın
İÇİME DOĞAN IŞIK
Kim bilir belki de
evimizi öldüren mevzilerde silah çekerken sen
bir çocukluk kederinde uyuşurdum
ölümler geçerdi iç çekişimden
Ta o zamandan bilirdim
bir gün ruhumu çalacağını
Ben merdiven aralıklarına kaçıp
aile cinayetleri için ağlarken
geleceğe dair düşler fısıldardı
içime doğan ışık
Üç melek zuhur etti
Biri kızıl bir lale getirdi
ikincisi senden bir buse
üçüncüsünün boştu elleri
sıkılarak baktı yüzüme
Sonra şehitlerin hortlakları
kanlı giysileriyle koştu ardımdan
Tarih öğretmenim
cennet kapısında yalan okudu.
Öyle çok öyle çok bekledim ki seni
ıssız Babil kulelerinde
Çıkar asker giysilerini
ve yanıma gel
ölmüşlerin ruhundan üç çocuk ver bana
Biri acıları unuttursun
diğeri toprağı avutsun
üçüncüsü şehri dolaşsın geceleri
ağlayan annelerin elini tutsun
GÜLÜN HAFIZASI
Akıp gidenin ayak izleri
unutuşun rüzgarıyla silinir
İnsan en çok bir bakıştır
Bakışın içinde gizlenen sır
En büyük hatıra unutuştur
Gecede eriyen mumun kederi
Yatsının yalanı
Ruhun alevi
Biz miydik
Var mıydık
yoksa yok
Sorarım gözlerine
boşluktaki hatırayı
Susarsın
Susmak ki susuzluktur
gönül bahçelerinde
her hikaye yanlıştır başkasının dilinde
Bir tarih yazdım
ikimize dair
Solan gülün hafızası
dalından koparıldığı ana dair.
AŞK İÇİN İFADE
Ben uyurken gerçekleşmiş her şey
Meğerse sahteymiş
Adamın sakalı
Kadının göğüsleri
Aşk bir tiyatro sahnesiymiş
Juliette benmişim değilmişim hem
Spor arabasıyla gelmiş kadın
Ölü kedilere binip gitmiş
Ben uyurken rüyamda ağlamışım
Üzülmüş mü üzülmüş adam
Kalbinin anahtarını kaybetmiş
Rakı kadehine daldığı an
Ben uyurken
Hızla dönmüş dünya
Rüyamda annem dirilmiş
Bir kaşık yoğurtla
Kambur kadın
Aydan silgi yapmış
Yalanı görünce dünyada
Ben uyurken
Kırık kadın gelmiş odama
Benden önceki hayatı parçalamış
Yüksek topuklarıyla
Ben uyurken beşiğimmiş aşk
Kadın kendini de parçalamış
Beni parçalayınca
Bahçede bir gül açmış
Adam koparıp bana uzatmış
Meğerse zehirliymiş gül
Ben gül kusmuşum
kadın bunun fotoğrafını paylaşmış
Kahve falında çıkan atla gelmiş adam
Öptükçe prensimmiş
kaçtıkça kurbağam
Pamukluymuş pijamam
İpeklere sarmışım adamı
Hayatımı çıkarıp cebimden
Koymuşum avucuna
Odada dolanıyormuş
Hayaleti kadının
Ölü kediler baladı fonda
Bir yılan gizliymiş
Kadının dövmesinde
Zehirlemiş hepimizi
Adam kendine dönmüş
Çıkarmış mavi sakalını
Son bir kez sarılsaydık demişim ben
Memelerini yılan mı ne sokmuş kadının
Kambur kadın da ölmüş galiba son dolunayda
Başka da bir şeycik bilmiyorum
En moi une lumière éclose
Qui sait
quand toi tu tirais de la tranchée qui décimait nos foyers
peut-être étais-je endormie par un chagrin d’enfance
dans mes soupirs défilaient les morts
Déjà à cette époque je savais
qu’un jour tu déroberais mon âme
Quand je me cachais sous les marches d’escalier
pour pleurer les crimes familiaux
des rêves d’avenirs murmuraient
en moi une lumière éclose
Trois anges apparurent
L’un m’apporta une tulipe rouge
l’autre un baiser de toi
le troisième avait les mains vides
il m’a regardé lassé
Puis les fantômes des soldats
leurs habits maculés de sang me poursuivirent
mon professeur d’Histoire
dit des balivernes à la porte du paradis
Je t’ai tant et tant attendu
dans la tour de Babel désertée
Ôte des vêtements militaires
et viens à mes côtés
de l’âme des morts donne-moi trois enfants
Que le premier te fasse oublier les peines
que l’autre console la terre
que le troisième se promène la nuit dans les rues
qu’il réconforte les mères affligées
La mémoire de la rose
la trace des pas de ce qui part
est effacée par le vent de l’oubli
l’humain est surtout un regard
à l’intérieur du regard un secret enfoui
le plus grand souvenir est l’oubli
chagrin de la bougie qui fond nuitamment
imposture de l’heure du coucher
flamme de l’âme
était-ce nous
étions-nous là
ou pas absolument pas
je questionnerai tes yeux
sur le vide dans le souvenir
tu te tairas
se taire c’est se tarir
dans les jardins du cœur
toute histoire est fausse dans la langue de l’autre
j’ai écrit un récit historique
sur nous deux
sur l’instant où la mémoire de la rose fanée
est coupée de sa branche.
Déposition pour l’amour
Tout s’est réalisé quand je dormais
Mais tout était faux
La barbe de l’homme
La poitrine de la femme
L’amour serait une scène de théâtre
Moi Juliette et à la fois pas du tout
La femme est arrivée en voiture de sport
Elle est montée sur les chats morts puis est partie
J’ai pleuré dans mon rêve quand je dormais
L’homme en a-t-il été peiné
Il aurait perdu les clés de son cœur
Alors qu’il rêvassait devant son verre de raki
Quand je dormais
Le monde a rapidement tourné
Ma mère dans mon rêve a ressuscité
Avec une cuillère de yaourt
Femme bossue
Ayant vu le mensonge dans le monde
Elle a fait de la lune une gomme
Quand je dormais
La femme brisée est entrée dans ma chambre
Elle avait morcelé sa vie avant moi
Avec des talons aiguille
Quand je dormais l’amour aurait été mon berceau
La femme s’est brisée elle-même
En me brisant
Une rose a éclos dans le jardin
L’homme l’a cueillie et me l’a tendue
Mais c’était une rose empoisonnée
J’ai vomi de la rose
La femme a partagé cette photographie
L’homme dans le marc de café est arrivé à cheval
C’est mon prince quand il me couvre de baisers
Et mon crapaud quand il s’enfuit
Mon pyjama est en coton
J’ai emmailloté l’homme avec de la soie
De ma poche j’ai extrait ma vie
Et l’ai déposée dans sa paume
Le fantôme de la femme
Aurait erré dans ma chambre
Un serpent serait dissimulé
Sur la poitrine de la femme
Il nous aurait tous empoisonnés
L’homme serait revenu à lui
Il aurait retiré sa barbe bleue
On aurait pu s’embrasser une dernière fois aurais-je dit
Serait-ce un serpent qui aurait mordu la poitrine de la femme
La femme bossue est sûrement morte à la dernière pleine lune
Je ne sais pas grand-chose de plus
Traduction: C.Lajus