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Sina Akyol

Sözler

                                       Melih Ergen’e

Burda kal. Öğlen avlusunda.
Zamanın yalın diline yerleş.
Ufka bakmanın meraklısı ol.
Maviye, beyaza, gündüze çalış.

Zakkumu anla! Ağusu,
tenime sürdüğüm merhemdir
diye beni, mırıldanıp şaşırt.

Ağustosun hummalı böceğini
onun terli şarkısını
gayret et,
Türkçeye çevir.

Taşlığı yıkamanın
asmayı budamanın
çıplak ayakla yürümenin
hayli zengin
üslubunu edin.

Burda kal. Kalıcı zamanda.
Öğlen avlusunda.

Arın gövdenden. Kendin oluncaya
kadar soyun.

Ferah sular dökün.

Derin uyu.

 

Nisan

Dokunsam, diyordum
kadim sesli rüzgara.

Tenha kıra uzandım,
göl hayatı inceydi.

Sürer,
yalın bir şiir.

Ekşi erik tadıyla.

Les propos

                                            à Melih Ergen

Reste là. Dans la cour de midi
installe-toi dans la langue sobre du Temps.
Deviens l’observateur amateur de l’horizon
apprends le bleu, le blanc, le jour.

Entends le laurier rose !
Surprends-moi, en murmurant : « j’étale son poison
sur ma peau comme une pommade ».

Fais un effort
et traduis en turc
la chanson transpirée
de la cigale, l’insecte fébrile de l’été.

Prends l’habitude si enrichissante
de laver le vestibule
de tailler la vigne
de marcher pieds nus.

Reste là. Dans le temps durable.
Dans la cour de midi.

Purifie-toi de ton corps. Déshabille-toi
jusqu’à rester toi-même.

Lave-toi avec les eaux reposantes.

Dors paisiblement.

 

Avril

Si je touchais, me disais-je
le vent à la voix familière.

Je me suis allongé dans le champ dépeuplé,
la vie du lac était subtile.

Un poème sobre
subsiste.

Avec le goût acide de la prune.

Traduits par Reha Yunluel et Pascale Gisselbrecht

Les résidus

Où m’emporte
le fleuve où je coule ?

Où reste
mon sable affiné ?

La vague frappant la côte
se purifie-t-elle de moi ?

Je traverse la vie
avec la joie de l’avoir surprise.

Les mots d’amour avant l’automne

Tu as froid, ferme la fenêtre
j’ai tricoté un gilet pour l’oiseau.

Heureux

Ils se sont assis
au coin frais du soir (La femme
a souri subtilement
face au visage de l’homme
dont elle a embrasé la paume
avec une affection habile.)

…Soudain, ils sont partis
précipitamment, effarouchant les oiseaux,
la Place s’apaisait, je t’ai raconté le soir,
« je l’ai vu » as-tu dit, et tu t’es tue,
j’étais heureux.

La particule

1.
J’ai écrit sur la table,
sur le sable stable.

(Sur la particule
que le vent
a emportée)

2.
Etait-ce la poussière
qui descendait sur l’autre poussière ?

(Peut-être un peu plus
peut-être un peu moins

j’ai connu
la particule)

3.
…Connaître
me disais-je

(c’est courbe
c’est tordu)

Traduits par Reha Yunluel et Pascale Gisselbrecht

Voir sa biographie: ici