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Biographie

Gülten Akın (1933-2015) poète, enseignante, avocate.

Fazıl Hüsnü Daglarca fut désigné en 1967 par le Forum poétique international comme étant « Le Plus Grand Poète Turc Vivant ». Après sa mort en 2008, le jury composé d’une cinquantaine de personnes eut à choisir entre les poètes suivants : Gülten Akın, Hilmi Yavuz, Arif Damar, Ismet Özel, küçük iskender, Sezai Karakoç, Murathan Mungan, Lale Müldür, Ahmet Güntan et Birhan Keskin. A la majorité, ils choisirent Gülten Akın. Elle a été donc actuellement « La Plus Grande Poète Turque Vivante » jusqu’à sa mort récente en 2015.

Elle étudie le Droit à l’Université d’Ankara. Dans les années 1960, elle enseigne et exerce en tant qu’avocat. Elle a cinq enfants, un garçon, quatre filles. Après le coup d’Etat de 1980, son fils est incarcéré dans la prison militaire de Mamak pour ses opinions politiques. Il entamera une grève de la faim de 42 jours en 1986, la poétesse raconte cette période dans son recueil intitulé 42.

Gülten Akın entre dans la vie littéraire en 1951 en publiant des poèmes dans la revue Son Haber. Dans ses trois premiers recueils L’horloge du vent (1956), J’ai coupé mes cheveux noirs (1960), Dans le refuge (1964), elle met en scène un « je » introverti, individuel et reflétant une sensibilité féminine. Dans le recueil L’œillet rouge (1971), le « je » n’est plus au centre, il est tourné vers la société et se veut être la voix accompagnant le peuple. Les expressions et formes populaires se retrouvent avec des expressions poétiques modernes ; en 1972, elle publie L’épopée de Maras et de Ökkes et en 1979 elle publie L’épopée du vagabondage, ce qui ajoute des formes épiques à son œuvre. L’épopée de Maras et de Ökkes raconte la résistance de la ville de Maras lors de la Guerre de Libération (1919-1922). Les poèmes représentent les difficultés, la misère et les conditions pénibles de cette période.

Son recueil Si tu me demandes, publié en 2013 a reçu le prix poétique Metin Altiok. Ce recueil est généralement considéré comme le pilier de son œuvre poétique.

Ses poèmes ont été traduits en de nombreuses langues et une quarantaine a été adaptés en chanson. Sezen Aksu a intitulé son album de 1993 du nom d’un de ses poèmes « Chanson de la Jeune fille échevelée ».

Gülten Akın compare la poésie à la chasse d’une biche : « Si écrire des poèmes, c’est chasser la biche alors les biches doivent être chassées après leur mort. C’est-à-dire que l’on doit écrire après que le vivant se soit refroidi. Tant que vous ne faîte pas disparaître la vie, vous ne pourrez écrire des poèmes. Vous ferez disparaître le murmure et la vivacité de la vie afin de pouvoir les faire vivre ailleurs. De plus, quand vous êtes une jeune poète, tout le monde est curieux de vos secrets. C’est pourquoi jusqu’à aujourd’hui, j’ai toujours caché mes secrets et j’ai défendu cette position. D’ailleurs, sans secrets, vous ne pouvez pas vivre. Mais à présent, je donne quelques indices. Car les biches sont mortes depuis longtemps. »

 ses poèmes à lire

Bibliographie

Le Voyage d’hiver  (Kış yolculuğu), in Les Poètes de la Méditerranée, Paris, Culturesfrance/Gallimard, 2010.

J’ai vu la mer : anthologie de la poésie turque contemporaine, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bleu Autour, 2010.

La Poésie turque contemporaine de Dağlarca aux années 1990 , in Anka, revue d’art et de littérature de Turquie, nos 24-25, déc. 1994.