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Face à l’épidémie, face à la quarantaine

Depuis déjà deux semaines en France, nous vivons une période de confinement et l’épidémie de coronavirus s’étend à présent sur toute la planète. En Turquie aussi, le virus progresse. J’ai voulu demander à des auteurs et des poètes turcs ce qu’ils/elles pensaient de la situation, comment ils/elles la vivaient. Ils/elles m’ont fait la gentillesse de me répondre. Je publierai leur réponse au fur et à mesure qu’elles me parviendront.

 

  1. Gülsüm Cengiz, L’espoir est dans l’humain
  2. Haydar Ergülen, Qui est en quarantaine?
  3. Tuğrul Keskin, Un destin commun
  4. Metin Cengiz, Des jours inédits
  5. Metin Cengiz, Une attente anxieuse
  6. Özdemir İnce, Journées de quarantaine
  7. Cevat Capan, La littérature, un antidote
  8. Burhan Sönmez, Un désarroi mondial

Par Gülsüm Cengiz, poète et auteur. C’est une poète qui a connu des grands noms comme Sennur Sezer; elle développe une poésie intime et engagée, à la voix sensible et forte.

L’espoir est dans l’humain

Chère Claire bonjour,

Cela réconforte de savoir qu’une amie dans un autre pays pense à vous en ces jours malheureux que traversent l’humanité, nos pays et le monde. Hélas, le nombre de décès ne cesse d’augmenter chaque jour et la vie des gens n’est considérée qu’à l’aune de ces chiffres… Derrière ce chiffre, invisible, un humain avec ses histoires, ses espoirs et sa vie… La position des gouvernements qui consiste à ne pas prendre en compte les personnes âgées et les pauvres vivant dans des conditions vulnérables face au virus est inacceptable ; tout autant que celle de laisser travailler les travailleurs sans précaution en les laissant dans le dilemme entre la faim ou le virus. Néanmoins, un autre aspect de cette situation est l’attitude des classes aisées et moyenne qui considèrent la quarantaine comme des vacances et partagent leurs photos d’un verre à la main sur les réseaux sociaux.

Tandis que l’angoisse, le doute et l’insécurité étreint, partout le printemps continue avec ses mille beautés et toute sa magnificence… Les pelouses toutes vertes éblouissent, les fleurs poussent et se propagent librement. L’eau se purifie, les groupes de dauphins pénètrent jusqu’au bord des rives du Bosphore à Istanbul. La nature se régénère. J’espère que les gens sortiront de chez eux en ayant pris conscience du fait que nous partageons ce monde avec d’autres êtres vivants et de la nécessité de le partager avec eux.

Entre les quatre murs de leur maison où les gens se sont isolés par peur du virus, qui sait quelles histoires en témoignent ? Un conte connu d’Istanbul me revient souvent à l’esprit. C’est plein d’angoisse que se déroulent les journées de la princesse enfermée dans la tour de la Fille, construite en pleine mer pour qu’un serpent ne la morde pas. Tout ce qui provient de l’extérieur est regardé avec méfiance. Les gens à la liberté limitée, volontairement ou sous la contrainte, prennent conscience de la valeur de la vie : de l’importance d’une activité, du partage et de la solidarité. À l’encontre du mode de vie et des habitudes de consommation véhiculés par le système capitaliste, le nombre de personnes sensibles à la vie naturelle, à la sobriété augmente.

Je sais que ces jours difficiles passeront, mais de nombreux problèmes au niveau sociétal et économique attendent l’humanité. Je ne suis pas désespérée ou pessimiste à ce sujet. Car le soleil se lève à nouveau chaque matin, l’obscurité se change en lumière, l’hiver en printemps, les douleurs en joies. Qu’importe où nous nous trouvons, qu’importe nos problèmes, l’espoir existe toujours… Le fait que votre voix me parvient de France, de Bordeaux, conforte mes pensées, accroît mon espoir. Comme Nazim Hikmet, je suis de ceux qui pensent que « l’espoir est dans l’humain ». Oui, l’espoir est dans l’humain, c’est entre les mains des humains de réunir leurs efforts pour défendre la vie et fonder un monde meilleur. Ce qui nous revient de faire à nous créateurs, c’est d’accroître l’espoir et d’embellir la vie avec nos livres, nos chansons, nos tableaux et nos poèmes. Je vous remercie de votre amitié. Salutations et bons baisers d’Istanbul.

10.05.2020. Trad.C.Lajus

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Par Haydar Ergülen, poète, chroniqueur, organisateur du festival de poésie d’Eskisehir. C’est un poète à la voix très personnelle, nourrie de références littéraires. Pour retrouver ses poèmes (publiés chez Al Manar et L’Harmattan) voir ici

Qui est en quarantaine ?

La quarantaine et nous. La quarantaine et moi. La quarantaine et le monde. La quarantaine et ma personne et mon pays ! Nous vivons à Istanbul, mon épouse, notre fille et nos 3 chats. En reprenant un peu les paroles de cette célèbre chanson d’écoliers de la Fête de l’Indépendance et des Enfants, dont nous célébrons la centième année, nous serinons « Maintenant nous sommes écoliers/ nous sommes en classe/tous très heureux/vive notre école ! » Oui, vive notre école, longue vie à nous tous ! Mais à présent, nous devrions certainement chanter cette chanson de cette manière :« Maintenant nous sommes cloitrés/nous sommes chez nous/tous très inquiets/nous voulons vivre ! » Bon, les paroles ne sont pas parfaites, mais c’est la quarantaine…

Alors que la ville chinoise de Wuhan était barricadée, que des gens mourraient, nous étions en famille en Italie, un de mes recueils était publié en italien et j’avais des lectures, des interventions dans quelques villes. Aujourd’hui, les pays que j’aime le plus, l’Italie, la France, l’Espagne, sont sous les coups du virus, et la Turquie aussi. Quand le virus s’est déclaré dans le pays, là où nous travaillons, les universités ont été fermées puis les établissements du primaires et ceux du secondaires. Il y a eu comme un air de vacances. Les premiers jours, nous n’avons pas pris au sérieux la lente progression du nombre de morts dans les déclarations du ministre de la Santé. A ce moment-là, la plupart des institutions artistiques dans le monde et en Turquie ont ouvert leurs archives, de l’opéra au théâtre, du cinéma à la danse, de la musique à la peinture, aux musées, sur Internet tout le monde a commencé à conseiller ses films préférés et sa liste d’œuvres d’art. Nous étions comme dans la célèbre opérette de Cemal Reşit Rey : « Une vie de luuxe, une vie de luuxe/viens t’allonger, prend ton pied ! » Notre situation n’était en rien différente « Une vie de quarantaine/lis, visionne, prend ton pied ! »
Les journaux étaient encore distribués, les maisons d’édition faisaient encore livrer leurs ouvrages en collisimo, le printemps jouait de son sifflet d’un si bel azur avec toute son effronterie, mais le covid-19 coupait le sifflet au monde entier !P1020737
Bien évidemment, les institutions artistiques, les maisons d’éditions, les municipalités, etc. ne restaient pas les bras croisés, elles appelaient les poètes, les écrivains, les artistes, sollicitant des interventions, des lectures, des messages, afin de donner du moral à la population. Nous acceptions de le faire, nous récitions des poèmes, conseillions des ouvrages, et en bref nous disions « reste à la maison, reste avec la poésie, un livre, reste en bonne santé ! »

Nous le disions, mais à qui le disions-nous ? Les fonctionnaires, les ouvriers allaient encore au travail, tandis que le commerçant ouvrait sa boutique, que les transports en commun publics circulaient de manière obligatoire, c’était bien joli de dire « restez avec la poésie, restez avec un livre ! », mais ce n’était pas suffisant. A tous les travailleurs qui de bonne heure se mettaient en route que pouvions dire et conseiller ? Rien !
Le Coronavirus est arrivé, a trouvé les travailleurs, les ouvriers, les pauvres et a frappé. Il continue de le faire. A présent, en Turquie, il y a confinement uniquement les week-ends, c’est-à-dire le samedi et le dimanche. Dans la semaine, une partie des fonctionnaires, des travailleurs et des commerçants travaillent. Comme l’a avoué le Porte-parole de la Présidence « Si nous mettions en place un confinement total, le coût économique serait trop grave ! » C’est vrai, c’est ce que l’on nous répète depuis des semaines. Oui mais, l’autre coût, l’humain, qu’en sera-t-il ?

Chez nous, nous regardons des films, lisons, écoutons de la musique, dans un sens, nous trompons notre isolement. Les vrais isolés, ce ne sont pas nous qui restons à la maison. Tous ceux que nous avons laissés seuls sur la route, les ouvriers, le personnel médical, les livreurs, les facteurs, les travailleurs, eux sont en vraie quarantaine !

29.04.2020,inédit,traduction CL

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Par Tuğrul Keskinpoète, éditeur. Il a participé au Festival de poésie Voix Vives de Sète en 2014.  Il partage ici sa sensibilité écologique et son espoir pour l’avenir.

Un destin commun

Ce grand malheur a montré à tous les terriens que le monde était un lieu tout petit et qu’un événement ayant lieu sur une de ses rives nous concernait tous.
Contre les attaques sur l’écosystème du capitalisme, les gens sont restés passifs et ils ont compris que notre écosystème était tout ; ce qui nous concerne tous, ce n’est pas seulement le covid 19, mais aussi par exemple les feux en Amazonie d’il y a quelques mois ne concernaient pas que cette région du monde mais nous tous…

Au final, ce qui arrive aux personnes au Brésil arrivera à celles en France ou en Turquie !

Dans la région de l’Amazonie, dans le secteur de la cosmétique et de la médecine, on utilise les quelques quarante mille sortes de plantes qui y vivent. L’Amazonie, c’est-à-dire les forêts humides. C’est le plus grand régulateur de climat de l’Amérique du Sud et le plus grand bassin fluvial de notre planète. Elle représente 21% de nos ressources en eau douce dans le monde et produit 20% de l’oxygène dont la Terre a besoin. La disparition de la forêt amazonienne, cela signifie la disparition de l’eau et de l’air de nous tous sur cette planète. Aussi, nous aurions dû éteindre les feux d’Amazonie avec nos larmes. Les présidents ignares de ce monde qui ne cessent de pérorer ont-ils vu le problème de cette façon ? Bien sûr que non ! Ils ont estimé que ces incendies étaient le problème des indigènes brésiliens. Alors que la destruction de l’écosystème permet à n’importe quel virus de s’étendre partout sur la planète, le covid-19 en est le résultat !

La vie nous a une nouvelle fois enseigné, à nous personnes ordinaires, que nous avons un destin commun avec tout ce qui est vivant sur terre. Soit nous sommes ensemble, soit nous ne sommes rien ! J’en suis persuadé : les êtres humains sont venus à bout de tant de choses, de tant, qu’ils viendront aussi à bout de cela. Pourvu que nous conservions de la patience en nos âmes !

25.04.2020

Traduction C.L., inédit

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Par Metin Cengiz, poète, éditeur, critique. Ce texte complète son écrit de la semaine dernière.

Des jours inédits

Nous vivons des jours inédits, le monde entier pris par un instinct primaire de conservation s’est enfermé et essaie d’échapper à la mort. Les Etats sont démunis, non-préparés et obnubilés de gagner toujours plus, ils se comportent sans humanité. Pas d’eau de Cologne à mettre sur nos mains ni de désinfectant, pas même de simples masques à produire, les Etats glorieux (!) sont dépendants d’une aide des pays à moitié socialistes qu’ils ne cessaient de décrier, tels que la Chine, Cuba, la Corée. L’Union Européenne, l’OTAN, oubliant le but de leur alliance, rechignent même à aider les plus proches de leurs voisins. Les hôpitaux sont en nombre insuffisants, les patients attendent la mort par manque de matériel médical et de médicaments suffisants. A Las Vegas, produit scintillant du capitalisme, les morts débordent sur les trottoirs. Le capitaine du monde, les USA sont pris par la maladie, tous ses efforts se font envers les plus riches. Le pauvre est en enfer. En Afrique, les morts attendent dans les rues d’être enterrés. Comme si les réfugiés et leurs enfants avaient jeté un mauvais sort, eux qui fuient le bourbier de la Syrie où des forces se disputent pour leurs intérêts et poussent le peuple de ce pays dans les bras cruels de la barbarie, de l’horreur, eux qui tentent de rester en vie, mais rendent l’âme dans les eaux salées de la Méditerranée ou dans les vagues de la Mer Egée. Peut-on écrire une histoire, un roman, faire une peinture de ces événements ?

Bien sûr. Un poète écrira deux vers, tout ce que nous aurons vécu nous frappera au visage sans détour. Un autre écrira le roman de cette honte, un autre encore une peinture. Ces poèmes, romans, histoires, films seront là pour nous faire revivre le drame de l’humanité battue par le Coronavirus et comprendre notre situation misérable. N’oublions pas que Giovanni Boccace a écrit les nouvelles du Décaméron en 1348 durant la peste de Venise. Il a terminé son livre en 1353.
Sept siècles avant, pour échapper à la peste sévissant à Florence, dix hommes et femmes se retrouvent dans une maison de campagne, pour passer le temps, durant dix jours (décaméron signifie dix jours) ils vont se raconter des histoires, au total 100, ce livre est le fruit d’une réaction contre ces jours d’épidémie de la peste.
Contre le désespoir, tous les aspects naturels de l’homme ont été décrits et le système d’exploitation de l’homme par l’homme et la religion ont été désignés comme la véritable peste. Comme dans La Peste de Camus.

C’est le moment de s’interroger : est-ce l’exploitation de l’homme par l’homme le danger ou bien le coronavirus ? Quelle conscience est-elle nécessaire pour l’exercice de cette exploitation, quelle croyance ? Il n’est même pas suffisant de comparer les impérialistes qui nous exploitent cruellement aux loups-garous, vampires et autres zombies que nous voyons dans les films. Eux au moins ne tuent pas en avilissant l’humain. À mon avis, le capitaliste qui ne donne aucune valeur à l’humain est plus dangereux que les dangers liés au coronavirus, plus mortel.
En Afrique, combien de personnes meurent de maladie, de désespoir, de faim ? En Amérique, dans les plus grands et opulents centres, combien de personnes vivent dans la rue ? Combien de personnes sont assassinées ?

Le poète, l’écrivain, l’artiste, est-il seulement un gratte-papier, se servant de son intelligence pour inventer des histoires ? Ou bien le représentant de la langue qu’il utilise, la conscience des hommes qu’il côtoie ?
Quel que soit la sensibilité politique d’un écrivain, c’est la langue qu’il écrit et la personne qu’il côtoie qui l’engagent. Il y a quelque chose à ne pas oublier : tous les écrits et en premier lieu la poésie et les arts plastiques sont des arts d’expression de l’humain. Comment un art pourrait n’être que le matériel dont il se sert, un jeu, un scénario ? Il serait amorphe, sans profondeur et dénué de sens. Il ne faut pas oublier que même l’art le plus abstrait comme la musique est pérenne et nous touche, fait gagner du sens.

L’humanité se sortira bien sûr de cette épidémie. Mais le véritable danger est de ne pas voir la peste en nous, de se soumettre aux Caligulas modernes.
En ces jours de coronavirus, le mieux pour chaque artiste, auteur, est de raconter l’humain. Racontons l’humain, luttons pour l’humain. Ce monde est à nous tous. Aux humains, aux animaux et aux plantes. Le monde est entre les mains de la responsabilité et de la conscience humaine. Il est possible avant tout d’instaurer un monde où vivre sans oublier notre communauté de destin avec les animaux et les plantes et d’instaurer une telle prise de conscience.

15.04.2020, traduit par CL

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Par Metin Cengiz, poète, éditeur, critique. Présent dans la revue, ici, Metin Cengiz fait depuis des années un grand travail d’édition et de critique littéraire à travers sa maison Şiirden. Il dirige également une revue du même nom.

Une attente anxieuse

C’est arrivé d’un coup. De Chine en Italie et dans d’autres pays, ça s’est propagé. Il n’avait pas encore franchi nos frontières. A ce sujet, une petite voix était dans chaque tête. L’information comme quoi les Grecs et les Turcs d’un point de vue génétique avaient moins de probabilité d’attraper le virus nous a un court instant rassuré, mais la situation planétaire restait inquiétante. En plus, le palais et les responsables au gouvernement avaient laissé libre les citoyens revenant de pèlerinage à la Mecque. Même si les entrées et sorties de l’Iran étaient contrôlées, elles n’étaient pas encore interdites. Et les gens se baladaient dans la rue, sur les places, avec la tranquillité impudique de se dire « il ne nous arrivera rien ». Il y avait de l’inquiétude, mais aussi un courage idiot. De plus chez nous, il n’y avait encore aucun cas. Le ministre de la santé informait chaque jour la population à ce sujet.

Comme partout dans le monde, en Italie, en Iran, en France, en Espagne, en Angleterre, en Russie, en Grèce et aux USA, chez nous aussi des cas de corona apparurent, chez les pèlerins, et des mesures furent prises. D’abord est apparue l’interdiction de sortir pour les citoyens de plus de 65 ans, puis avec l’augmentation des cas, les moins de 20 ans ont été également inclus dans l’interdiction. Des décisions incroyables. Comme si les gens de plus de 65 ans vivaient tout seul chez eux, comme si les moins de 20 ans étaient sans parents. Les gens avertis attendaient un ordre de confinement général, mais en vain. En plus de ces décisions incroyables et irresponsables, une campagne de dons a été lancée auprès des citoyens. Le président défend mordicus cette campagne, il en rajoute avec comme slogan « nous nous suffisons à nous-mêmes ». Pourtant, avec une loi de 2014, l’argent des riches recueilli par la présidence durant les situations exceptionnelles est défiscalisé. Donc, le riche donne à l’Etat de la main droite et puis le reprend de la main gauche en payant moins d’impôt. Le poids du don retombe sur les pauvres, qui ne peuvent pas bénéficier de cette possibilité.

Même si le virus semble disparu en Chine, la peur créé par l’envolée spectaculaire des cas en Iran, Italie, Espagne, et USA, ce genre d’événements porteurs de désespoir, suscite la colère chez les gens éclairés comme nous, tandis que le peuple s’en fiche.

Trump, le président des USA et un des nouveaux Caligula important de notre époque, a déclaré, c’est bien si l’on s’en tire avec 100 000 morts. Nous attendons au moins 200 000 morts. Au sujet de la propagation du virus parmi sa population pauvre, il se comporte avec inconscience et inhumanité, mais en Europe, dans des pays comme la France, l’Espagne et l’Italie, émergent des promesses et des espoirs sur notre avenir, qui délaissent la mode des pays capitalistes à privatiser pour plutôt nationaliser. A propos de l’après virus et de l’avenir du monde, des intellectuels, comme Chomsky ont fait des commentaires qui donnent espoir, des mises en place socialistes se généraliseront, l’idée d’un Etat social se répandra.

Pour l’instant, nous sommes dans la confusion. La peur rôde. J’ai de l’hypertension. J’ai des vertiges et une des veines alimentant le cerveau bouchée. Mon épouse aussi fait de l’hypertension. Elle a un problème de surpoids. Nous avons tous deux plus de 65 ans. Nous ne sortons pas de chez nous et nous ne recevons pas, ni notre fils, notre belle-fille et nos petits-enfants, mais afin de continuer un semblant de vie, nous buvons parfois un petit quelque chose.

Comment se passent les journées ? Voilà, des choses qu’un intellectuel fait et peut faire : écrire, lire, visionner des films, dans une attente anxieuse.

1.04.2020, traduit par CL

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Par Özdemir İnce, poète, traducteur, essayiste. Vous retrouverez ses poèmes, sa biographie et des articles sur lui dans notre revue. C’est un des représentants de la poésie turque les plus productifs et inventifs de sa génération.

Journées de quarantaine

J’ai reçu un message de France. De ma traductrice Claire Lajus. Claire, poète et traductrice, a travaillé 5 ans en tant que chargée de cours à l’Université Ondokuzmayis, à la Faculté de Pédagogie dans la section de Langue et Littérature française. Rentrée en France, elle crée une revue en ligne pour promouvoir la poésie et la littérature contemporaine turque. Elle contribue à rendre visible cette poésie et littérature turque contemporaine, participe à des rencontres. Donc, elle, notre Claire, a envoyé le message ci-dessous à des poètes et auteurs turcs. Les réponses seront publiées dans sa revue (www.revueayna.com).Voici la question d’Ayna et ma réponse.

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« Nous sommes face à une situation extraordinaire au niveau mondial. Nous tous, que nous soyons Français, Américains, Turcs sommes face au même problème. Les mesures de confinement se multiplient, nous sommes presque 3 milliards de personnes à rester chez soi. Nous sommes tous en plein désarroi. D’un côté, des mesures sanitaires sont prises, d’un autre côté des réductions inquiétantes de liberté.

J’aimerais connaître votre point de vue vis-à-vis de cette situation. En tant qu’auteur, que penseur, que vous amène à penser cette situation ? Comment appréhendez-vous cette situation ? »

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J’ai passé un long moment devant mon appareil pour me rappeler et trouver le mot « quarantaine » qui figure dans le titre. J’ai fait des associations d’idées. Finalement, « la quarantaine » est sortie de quarantaine. Et je me suis souvenu qu’il existe un quartier à Izmir qui s’appelle Karantina, quarantaine.

C’est mon caractère, je donne la définition : « La quarantaine est un isolement sanitaire, elle représente toutes les actions de précaution prises pour éviter les contacts durant la période d’incubation de la maladie pour les personnes ou les animaux susceptibles d’avoir contracté une maladie contagieuse. La racine du mot est italienne. Dans la République de Venise dont l’économie était dépendante du commerce, afin qu’une maladie contagieuse ne se propage pas dans la capitale Venise, les bateaux attendaient au large durant 40 jours avant d’accoster dans la ville. Voici l’origine du mot quarantaine. »

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Dans cette définition, j’ai retenu le mot « isolement ». Vous pouvez vous isoler vous-même contre une maladie ou contre quoi que ce soit de particulier, mais vous ne pouvez pas vous isoler de la vie. Durant les journées du 4-8 Septembre 1981, lors d’une conversation avec Yannis Ritsos à Karlovassi (île de Samos), il m’avait confié ceci :

«  Jusqu’à mes quarante-huit ans des obstacles me bridaient mes journées : le secrétariat pour un avocat, le sanatorium, le théâtre, les camps de concentration, la déportation, mon travail d’édition. Quand à 48 ans la possibilité de vivre de mes droits d’auteurs est apparue, j’ai ressenti une inquiétude. Si je me retire dans mon bureau, que je coupe mes liens avec le monde, ma source d’inspiration se tarira-t-elle ? J’ai compris peu après que mes craintes n’avaient pas lieu d’être. Au contraire, mon bureau a accueilli l’univers tout entier, ma source d’inspiration s’est approfondie et s’est multipliée, car à présent tout mon temps était consacré à la poésie. Tant que je travaille, que je ne sors pas de mon bureau, personne ne me dérange. Je ne réponds pas au téléphone. Qu’importe le temps passé, je sors de mon bureau juste quand mon travail est fini. »

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Quand Ritsos m’a confié cela, il avait 72 ans et moi 45. Moi aussi, depuis 1982 jusqu’à nos jours, depuis mes 46 ans, depuis que j’ai été licencié de la télévision TRT, je vis de la même façon que lui. En traduisant, en faisant un travail d’édition, en écrivant dans les journaux depuis les années 2000 jusqu’à aujourd’hui, j’ai toujours vécu en quarantaine à la fois volontaire et obligatoire. La plupart des auteurs vivent ainsi. J’écris et je travaille de 5 heures du matin en été, de 7 heures en hiver, jusqu’à minuit. C’est pourquoi l’interdiction de sortir de chez moi, cette quarantaine, ne me fait ni chaud ni froid. Même si ce machin nommé Corona ne s’était pas incrusté, j’aurais continué à vivre ainsi. J’ai 83 ans, je vivrai ainsi jusqu’à finir entre quatre planches d’une mort naturelle ou d’un virus.

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Ces types irresponsables disent « La vie (ou le monde) se loge dans vos maisons », ils racontent des salades. Ils disent des sottises. Et ils montrent en exemple les photographies de confinement de riches sportifs, de stars du secteur du divertissement, de millionnaires. Les travailleurs pauvres qui composent plus de quatre-vingt pour cent de la population vivent dans des maisons de 30-40 mètres carré dans les bidonvilles. À cinq ou dix parfois. C’est une vie infernale. Ils ne savent pas ce que c’est. Je le sais, moi, parfaitement.

Nous connaissons sans fard la situation de notre pays : retraités : 12 millions ; ouvriers : 14 millions ; ouvriers syndiqués : 1 millions 917 ; chômeurs : 4 millions 394. À cause de sa majesté le virus, les patrons mettent les travailleurs à la porte. Au moins 40 millions de la population vivent sous le seuil de pauvreté.

Pour leur salut, au lieu de démettre l’AKP, ils attendent le Messie.

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J’avais 15 ans, en 1951, avec mon père, ma mère et mes quatre frères et sœurs, nous vivions à 7 dans une pièce de 30 mètres carré. Sans électricité si eau courante. Il était impossible que j’étudie ou que je bouquine. Ma vie infernale était un vrai enfer. Je lisais dans un parc au bord de la mer ou dans un café nommé Akkahve.

C’est pourquoi, chers messieurs, ne me demandez surtout pas comment les travailleurs pauvres vivent ces jours de quarantaine. Ça finira mal entre nous.

Traduit par C.Lajus, publié dans le journal Cumhuriyet ce jour  le 7 Avril 2020

 

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Par Cevat  Çapan, poète et traducteur (anglais). Vous pouvez retrouver les détails de sa bio et ses poèmes dans notre revue, ici Cevat  Çapan est un des doyens de la poésie contemporaine turque.

La littérature, un antidote

Bonjour Claire,
Durant ces jours sombres et soucieux où nous sommes enfermés chez nous, qu’il est bon de recevoir un de vous un tel appel de solidarité. Nous sommes enfermés chez nous, mais s’ouvrir au monde et aux personnes qui partagent les mêmes problèmes, même si c’est au travers d’une revue, suffit à nous sauver de la solitude et du désespoir. Nous sommes enfermés chez nous, mais avec nos amis de longue date nous nous appelons plus qu’avant, nous créons de nouvelles amitiés par le biais des moyens de communication. Nous nous intéressons à tous les sombres événements qui se déroulent partout dans le monde, pas seulement dans notre pays ; avec un sentiment entier de solidarité et avec le soutien moral et matériel que nous pouvons, nous essayons d’aider. Je crois que la littérature nous procure de l’aide à tous comme une force intérieure, un antidote face à la catastrophe de la pandémie, face à cette violence extérieure. Quand on songe à l’apport des artistes dans l’Histoire de l’humanité, nous comprenons mieux en une telle période quelle source de force illimitée ils nous ont laissé.

03Avril2020

Traduit par C.Lajus, inédit

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Par Burhan Sönmez, auteur et avocat. Il a publié 4 romans, publiés en une quarantaine de langues. Il a reçu plusieurs prix.  En français, vous pouvez trouver Maudit soit l’espoir (traduit du turc par Madeleine Zicavo, Gallimard 2018) et Labyrinthe (traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes, Gallimard 2020).

Un désarroi mondial

Je pense que nous sommes dans un désarroi mondial. C’est une situation que nous ne parvenons pas à croire complètement et qui en même temps nous panique. Dans le film « Minuit à Paris », le temps change et le héros du film passe dans une autre temporalité. Nous sommes un peu comme lui, tombés dans un autre espace-temps. J’espère que notre final ressemblera à celui du héros du film et que tout finira bien. Ce qui angoisse, c’est l’incertitude. Si l’on nous avait raconté il y a un mois ce que nous allions vivre, nous n’y aurions pas cru. Dans l’incertitude actuelle, nous ignorons ce que sera la situation un mois après et nous craignons le pire.

Le mois dernier, j’étais en Italie, il y a trois semaines j’étais à Paris puis à Genève. Tandis que l’épidémie et la peur se répandaient insidieusement, je suis revenu chez moi inquiet. Je me suis mis en auto-quarantaine de deux semaines. Je n’ai rien attrapé. Mais en fait, nous avons tous attrapé quelque chose. Le coronavirus s’est infiltré dans toute la société, même s’il nous épargne au niveau physique, il touche notre culture et notre psychologie, il nous affecte tous. Nous verrons ensemble ses conséquences dans les prochaines années, mais nous pouvons déjà en prévoir des positives et des négatives. Nous défendrons les politiques bienveillantes qui mettront en avant la protection de l’humanité et de la planète, mais face à nous un monstre très puissant se profile : des entreprises, des groupes, des gouvernements va-t-en-guerre, cupides, égoïstes, continueront à détruire nos vies et la Terre. J’espère que cette fois nous pourrons arrêter cette folie. Soit nous en réchapperons tous, soit ce sera notre fin à tous.

27 Mars 2020

Traduction C.Lajus, inédit

  1. Gülsüm Cengiz, Umut insanda
  2. Haydar Ergülen, Kim karantinada?
  3. Tuğrul Keskin, Ortak kader
  4. Metin Cengiz, Olağanüstü günler
  5. Metin Cengiz,Tedirgin bir bekleyiş
  6. Özdemir İnce, Karantina günleri
  7. Cevat Capan, Edebiyat bir panzehir
  8. Burhan Sönmez, Küresel bir şaşkınlık

Gülsüm Cengiz’den, şair ve yazar. Sennur Sezer gibi Türk şiirinin önemli isimleriyle arkadaşlık eden şairin şiirleri içten ve girişken; üstelik sesi hem duyarlı hem de güçlü.

Umut insanda

Sevgili Claire merhaba,

Dünyanın, ülkelerimizin, insanlığın içinden geçtiği bu sıkıntılı günlerde, başka bir coğrafyada sizi düşünen, anımsayan bir dostun olduğunu bilmek güç veriyor insana. Ne yazık ki ölen insan sayısı gün geçtikçe artıyor ve insan yaşamları yalnızca bir sayı olarak ifade ediliyor… O sayının ardında görünmeyense yaşamıyla, umutlarıyla, öyküsüyle bir insan… Hükümetlerin tutumu, yaşlıların ve virüse direnemeyecek koşullarda yaşayan yoksulların gözden çıkarılmış olması, işçilerin önlemsiz biçimde çalıştırılarak açlık ya da virüs ikileminde bırakılması kabul edilebilir bir durum değil kuşkusuz. Öte yandan, tuzu kuru varlıklıların ve orta sınıfın, evde kalma sürecini tatil olarak algılayıp ellerindeki şarap kadehleriyle sosyal paylaşım sitelerinde fotoğraflar paylaşması ise durumun bir başka boyutu.

Kaygı, kuşku ve güvensizlik sarmışken her yanı, bahar olanca güzelliğiyle ve görkemiyle hükmünü sürüyor… Yemyeşil çimenler fışkırıyor, çiçekler özgürce gelişip serpiliyor. Sular arınıp temizleniyor, yunus sürüleri İstanbul Boğazı’nda kıyılara kadar sokuluyor. Doğa kendini onarıyor. Dilerim insanlar, bu dünyayı öteki canlılarla paylaştığımızın, paylaşmamız gerektiğinin ayrımına varmış olarak çıkarlar evlerinden.

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İnsanların virüs korkusuyla kapandıkları evlerin dört duvarları, kim bilir hangi öykülere tanıklık ediyor? Bilinen bir İstanbul masalı geliyor aklıma sık sık. Yılan sokmasın diye denizin ortasına yapılan Kız Kulesi’ne kapatılan prensesin tedirginliği içinde geçiyor günler; dışardan evlere giren her şeye kuşkuyla bakılıyor. Gönüllü ya da zorunlu özgürlüğü kısıtlanan insanlar yaşamın değerini; üretkenliğin, paylaşımın ve dayanışmanın önemini fark ediyorlar. Kapitalist sistemin dayattığı tüketim alışkanlıklarına, yaşam biçimine karşı doğal yaşama, sadeliğe özlem duyanların sayısı artıyor. Biliyorum, bu sıkıntılı günler geçip gidecek, ama insanlığı ekonomik ve toplumsal açıdan pek çok sorun bekliyor. Buna karşın karamsar ya da umutsuz değilim. Çünkü güneş her sabah yeniden doğar; karanlık aydınlığa, kış bahara, acılar sevinçlere dönüşür. Nerede olursak olalım, sorunlarımız ne olursa olsun; umut hep vardır… Fransa’dan, Bordeaux’dan bana ulaşan sesiniz bu düşüncemi haklı kılıyor, umudumu çoğaltıyor. Ben de Nazım Hikmet usta gibi « umut insanda » diyenlerdenim. Evet, umut insanda; insanların daha güzel bir dünya kurmak için yaşamı savunma imecesinde birleştirdiği ellerindedir. Bizlere düşen de şiirlerimizle, resimlerimizle, ezgilerimizle, kitaplarımızla yaşamı güzelleştirmek ve umudu çoğaltmaktır. Dostluğunuza teşekkür ediyorum. İstanbul’dan sevgi ve selamlarımı iletiyorum.

10.05.2020

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Haydar Ergülen’den, şair, köşe yazısı, Eskişehir şiir festivalinin editörü. Sesini kendine özel ve edebi referanslarla dolu. Şiirlerini buraya bulabilirsiniz (L’Harmattan’da ve Al Manar yayınevinde yayımlandı).

Kim karantinada?

Karantina ve biz. Karantina ve ben. Karantina ve dünya. Karantina ve şahsım ve ülkem!
İstanbul’da yaşıyoruz, eşim, kızım ve üç kedimizle. 100. yılını kutladığımız, Ulusal Egemenlik ve Çocuk Bayramımız 23 Nisan’da, şu ünlü okul şarkısını, sözlerini değiştirerek tekrarlıyoruz: “Şimdi okullu olduk/sınıfları doldurduk/sevinçliyiz hepimiz/yaşasın okulumuz!”
Evet, yaşasın okulumuz, yaşayalım hepimiz! Ama galiba şarkıyı artık şöyle söylemeliyiz: “Şimdi izole olduk/evlerimizi doldurduk/tedirginiz hepimiz/yaşamayı isteriz!” Pek iyi olmadı sözler ama, karantina günleri…

Çin’in Wuhan kenti kapatılırken, insanlar ölürken, İtalya’daydık ailecek, İtalyanca kitabım yayımlandı ve birkaç kentte okumalarım, söyleşilerim vardı. Şimdi İtalya, İspanya ve Fransa gibi en çok sevdiğim ülkeler kırılıyor virüsten, tabii Türkiye de. Virüs ülkemde de görüldüğünde, önce çalıştığımız üniversiteler tatil edildi, sonra da ilk ve ortaöğretim kurumları. Ve tatil havasına girdik. İlk birkaç gün televizyonlarda sağlık bakanının yaptığı açıklamalarla ölümlerdeki yavaş artışları hafife aldık. O sırada dünyada ve Türkiye’de pek çok sanat kurumu, operadan tiyatroya, sinemadan dansa, müzikten resme, müzelere arşivlerini açınca, internette herkes sevdiği filmleri, sanat yapıtlarını listeleyip önermeye başladı. Tıpkı Cemal Reşit Rey’in ünlü operetindeki gibiydik, “Lüküs hayat lüküs hayat/ yan gel de yat keyfine bak!” Bizimki de pek farklı sayılmazdı, ‘karantinada hayat/oku, izle, keyfine bak!’
Gazeteler hala dağıtılıyor, kargolar hala yayınevlerinden kitapları taşıyor, bahar o güzelim mavi ıslığını tüm dalgacılığıyla öttürüyor, ama Covid-19 da dünyayı öttürüyordu!
Tabii sanat kuruluşları, yayınevleri, belediyeler, vb. boş durmuyor, şairleri, yazarları, sanatçıları arıyor, onlardan konuşmalar, okumalar, mesajlar rica ediyor, bunlarla halka umut vermek istiyorlardı. Biz de kıramıyorduk onları ve şiirler okuyor, kitaplar öneriyor, ‘evde kal, şiirle kal, kitapla kal, sağlıklı kal!’ diyorduk özetle.

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Diyorduk da kime diyorduk? Memurlar, işçiler hala işe gidiyor, esnaf dükkanını açıyor, kamu ulaşım araçları zorunlu olarak çalışıyorken, ‘şiirle kalın, kitapla kalın!’ demek güzeldi güzel olmasına da yeterli değildi. Yine her sabah erkenden yollara dökülen emekçilere ne söylüyor, ne önerebiliyorduk? Hiç!
Korona virüsü gelmiş yine, çalışanı, emekçiyi, yoksulu bulmuştu, vurmuştu. Vurmayı da sürdürüyor. Şimdi iki haftadır sadece haftasonları, yani Cumartesi—Pazar günleri sokağa çıkma yasağı uygulanıyor Türkiye’de. Haftaiçi memurlar, işçiler ve esnafın bir bölümü çalışıyor. Cumhurbaşkanlığı Sözcüsünün de itiraf ettiği gibi, ‘sokağa çıkma yasağı uygulanırsa, bunun ekonomik maliyeti çok ağır olur!’ Doğru, zaten haftalardır söylenen de bu. Peki, öbür maliyet, yani insan ne olacak?

Evde film de izliyoruz, kitap da okuyoruz, müzik de dinliyoruz, bir anlamda yalnızlığımızı gideriyoruz. Asıl yalnızlar, karantinada olan biz evdekiler değiliz, bizim yalnız bıraktığımız yoldakiler, emekçiler, sağlık çalışanları, kuryeler, kargo taşıyanlar, çalışanlar asıl karantinada!

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Tuğrul Keskin’den, şair, editör. 2014 yılında Sete şehrinde Voix Vives şiir festivaline katıldı. Bu yazısıyla doğaya karşı hassasiyetini ve gelecek için umudunu bizimle paylaşıyor.

Ortak kader

Bu büyük felaket bütün dünyalılara gösterdi ki, dünya küçücük bir yerdir ve bir kıyıcığında olan bir olay hepimizi ilgilendirir.

Küresel kapitalizmin ekosistemimize saldırılarına kayıtsız kalan insanlık da gördü ve anladı ki, ekosistemimiz her şeydir ve yalnızca covit-19 değil, sözgelimi birkaç ay önce Amazonlar’da çıkan yangın, yalnızca o bölgeyi değil hepimizi, bütün insanlığı ilgilendiriyordu…

Sonuçta Brezilya’daki insana ne olacaksa elbette Fransa’daki yahut Türkiye’deki insana da o olacaktı!

Çünkü Amazon Bölgesi’nde yetişen kırk bini aşkın bitki türü başta kanser olmak üzere, tıp ve kozmetik sahasında kullanılıyor. Amazonlar, yani yağmur ormanları; Güney Amerika’nın en büyük iklim dengeleyicisi ve gezegenimizin en büyük nehir havzası. Dünyanın tatlı su kaynaklarının yüzde yirmi birini oluşturuyor ve dünyanın ihtiyaç duyduğu oksijenin yüzde yirmisini üretiyor. Amazon Ormanları’nın yok oluşu, içinde hepimizin olduğu gezegenimiz için, suyun ve havanın yok oluşu anlamındadır. Öyleyse, gözyaşlarımızla söndürmeliydik Amazon yangınını. Dünyanın sürekli böbürlenen cahil başkanları böyle baktılar mı meseleye? Elbette hayır! O yangını Brezilya yerlilerinin sorunu olarak gördüler. Oysa ekosistemin bozulması, dünyayı kuşatacak her tür virüse de yaşam alanı sağlıyordu; işte covit-19’da bu deformasyonun bir sonucu!

Hayat biz sıradan insanlara bir kez daha öğretti ki, dünya üstünde yaşayan hepimizin kaderi ortaktır; ya biriz, ya da hiç! Şuna inancım tam; insanlık nelerin, nelerin üstesinden gelmiş ve bunun da üstesinden gelecek! Yeter ki sabrı ruhtan uzaklaştırmayalım!

25.04.2020

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Metin Cengiz’den, şair, yayıncı, eleştirmen. Geçen haftaki yazısını tamamlıyor.

Olağanüstü günler

Olağanüstü günler yaşıyoruz, bütün dünya insan için ilkel denebilecek bir duyguyla, hayatta kalma güdüsüyle eve kapanmış, ölümden kurtulmaya çalışıyor. Devletler çaresiz, hazırlıksız ve yalnızca daha fazla kazanmaya koşullandıkları için bütün gayri insani yanlarıyla sırıtıyorlar. Ellerimize sürecek kolonya, dezenfektan ve ağzımızı burnumuzu kapatacak basit bir maske üretmekten bile aciz görkemli devletler(!) hakir görüp sürekli karaladıkları Çin, Küba, Kuzey Kore gibi yarı sosyalist ülkelerden gelen yardımlara muhtaç. Avrupa Birliği, Nato gibi birlik oluşturmuş ülkeler amaçlarını unutup en yakınındaki komşularına yardım etmekten bile acizler. Hastahaneler yetersiz, hastalar şifa bulmak için yeterli ilaç ve tıbbi araçtan yoksun ölümlerini bekliyorlar. Kapitalizmin şaşaalı ürünü Las vegas’ta sokaklarda ölü taşıyor kaldırımlara. Dünyanın kaptanı Amerika hastalığa teslim olmuş durumda, bütün gücünü zenginlerini kurtarmaya adamış görünüyor. Yoksulun canı cehenneme. Afrika’da ölüler sokaklarda gömülmeyi bekliyor. Sanki büyük güçlerin çıkar için birbirine girdiği ve bölge halkını dehşetin, barbarlığın kollarına acımasızca ittiği savaşın bataklığındaki Suriye’den kaçıp sağ kalmak için uğraşan, ancak Akdeniz’in tuzlu sularında ya da Ege denizinin dalgalarında can veren, çoluk çocuk göçmenlerin ahı tutmuş gibi.
Böyle olayların romanı, resmi, hikayesi yazılabilir mi?
Yazılabilir elbette. Bir şair çıkar iki dize yazar, bütün bu yaşadıklarımızı daha etkileyici bir biçimde yüzümüze vurur. Bir başkası romanını yazar bu utancın, bir başkası resmini yapar. Korona Virüs’e yenilen insanlığın dramını yeniden yeniden yaşayıp zavallı halimizi anlamak için bu şiirler, romanlar, hikayeler, filimler vesile olur. Olabilir mi?
Unutmayalım ki Giovanni Boccaccio’nun « Decameron » öykülerini 1348′deki Veba salgını günlerinde yazdı. Boccaccio kitabı 1353′te tamamladı.
Günümüzden yedi asır önce Floransa’daki veba salgınından kaçan on kadın ve erkeğin bir kır evinde zaman geçirmek için on gün boyunca (decameron on gün demek) birbirlerine anlattıkları toplam 100 hikayenin kitabı o veba salgını günlerine köklü bir itirazın ürünüdür.
Çaresizliğe karşı insan tüm doğal yanlarıyla anlatılmış, asıl vebanın o kırım günlerinde insanı iliğine değin sömüren sömürü sistemi ve din olduğu işaret edilmişti. Tıpkı Camus’nün Veba’sında olduğu gibi.

Şimdi yine sorma zamanı: İnsanın insanı sömürmesi mi tehlikeli, yoksa korona virüs mü? İnsanın insanı sömürüp iliğine kadar emmesi nasıl bir bilince sahip olmayı, hangi dini inanca saplanıp kalmayı gerektirir? Kurt adam, vampir, zombi filmi izlemek, bunları bizleri sömüren insan kılıklı acımasız emperyalistlerin yerine koymak bile yeterli değil. Kurt adam, vampir, zombi insanı süründürerek öldürmüyor hiç değilse. Bence insanı hiçe sayan kapitalizm korona virüsün yol açtığı tehlikelerden daha tehlikeli, daha ölümcül?
Afrika’da kaç insan ölüyor hastalıktan, çaresizlikten, açlıktan? Amerika’nın en zengin ve büyük şehirlerinde kaç insan sokakta yaşıyor? Kaç insan öldürülüyor? Ya dünyanın diğer büyük ve görkemli, neon ışıklarıyla gözalıcı görünen şehirlerinde neler oluyor?

Bir şair, yazar, sanatçı yalnızca kalemini kullanan, zekasıyla kurgu yapıp yazan biri mi? Yoksa yazdığı dilin temsilcisi, birlikte yaşadığı insanın vicdanı mı?
Bir yazarın siyasi görüşü ne olursa olsun asıl angaje olması gereken yazdığı dili ve birlikte yaşadığı insandır.
Unutulmaması gereken bir şey vardır, başta şiir olmak üzere bütün yazılı ve plastik sanatların insanı anlatma sanatı olduğudur.
Şiirin oyuna, romanın, hikâyenin, denemenin kurguya indirgendiği, resmin malzemeden ibaret görüldüğü sanat nasıl bir sanat olabilir? Amorf, içeriksiz ve anlamsız. En soyut sanat olan müzik bile seslerin bize dokunduğu, duygularımızı kamçıladığı zaman anlam kazandığını ve kalıcı olduğunu unutmamak gerekir.

İnsanlık elbette bu salgından da kendini kurtaracaktır. Ancak asıl tehlike çağdaş Caligula’lara teslim olmak, içimizdeki vebayı görmemektir.
Öte yandan hepimizi etkileyen sanat eseri, ister müzik, ister resim, şiir, roman, deneme olsun, bizi etkileyen, yarattığı etkiyle dikkati üstüne çeken insana dair hakikattir. Onun için bu korona günlerinde en doğru yol her sanatçının, yazarın, şairin insanı kendince anlatmasıdır. İnsanı anlatalım, insan için mücadele verelim. Bu dünya hepimizindir. İnsanın, hayvanın ve bitkinin. Demek ki dünya insanın sorumluluğuna ve bilincine emanet. İnsanın bitkiyle, hayvanla kardeş olduğunu unutmadan yaşayacağı bir dünya yaratması öncelikle böyle bir bilincin yerleşmesiyle olanaklıdır.

15.04.2020

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Metin Cengiz’den, şair, yayıncı, eleştirmen. Dergimizde yayımladığımız Metin Cengiz, burada,  Şiirden adlı yayınlarının ve dergisinin aracılığıyla yıllardır büyük ve önemli bir yayıncılık faaliyeti yürütüyor ve aynı zamanda edebiyat hakkında başlıca eleştirileri ve çalışmaları var.

Tedirgin bir bekleyiş

Birden olan oldu. Çin’den sonra İtalya’da ve başka ülkelerde de yaygınlaştı. Bizim ise henüz sınırlarımıza girmemişti. Bu konuda her kafadan bir ses çıkıyordu. Yunanlıların ve Türklerin virüse yakalanma olasılıklarının genetik yapılarından dolayı daha düşük olduğu bilgisi bir an olsa da rahatlattı bizi ama dünyanın genel gidişatı hiç de kaygı giderici değildi. Hatta öyle ki saray ve yönettiği hükümet yetkilileri Umre ziyareti için vatandaşlarımızı serbest bırakmıştı. İran’a giriş-çıkış kontrollü olsa da henüz yasaklanmamıştı. Ve insanlarımız sokaklarda, meydanlarda biraz da « bize bir şey olmaz » arsızlığıyla rahatça dolaşıyordu. Kaygı vardı ama aptalca bir cesaret de vardı. Hem zaten bizde henüz bir vaka yoktu. Sağlık bakanı her gün bu konuda insanları bilgilendiriyordu.

Dünyada, özellikle de İtalya, İran, Fransa, İspanya, İngiltere, Rusya, Yunanistan ve ABD derken Umre’den dönüşle bizde de korona virüs vakıaları görülmeye başlandı ve önlemler de bunu takip etti. 65 yaş üstü olan vatandaşlarımıza sokağa çıkma yasağı geldi önce, vakıa sayısının artması üzerine yaş sınırı yirminin altını da kapsadı. İnanılmaz kararlardı bunlar. Sanki 65 yaş üstünde olanların hepsi yalnız yaşıyormuş gibi. Ya da yirmi yaşın altındakiler anasız-babasız imişler gibi. Aklı başında olanlar sokağa çıkma yasağı kararının verilmesini bekliyor ama nafile. Bu inanılmaz ve akıl almaz kararlara bir de yardım bekleyen vatandaştan yardım alma/bağış kampanyası eklendi. Cumhurbaşkanı bu kampanyayı canla başla savunuyor, « biz bize yeteriz » sloganıyla pompalıyor. Oysa 2014′te çıkarılan bir yasayla bu türden cumhurbaşkanı tarafından olağanüstü hal durumlarında toplanacak paranın zenginlerden alınan kısmı için vergiden düşme karara bağlanmıştı. Yani zengin sağ eliyle devlete veriyor, sonra sol eliyle vergiden düşerek geri alıyordu. Bağışın yükü yine bu olanaktan yoksun zavallı yoksulların sırtına bindirilmişti. (Verilen yüz, bin, on bin liranın makbuzu olmaz ama milyon liranın makbuzu olur. Ve vergiden düşer.)siirden-revue

Virüsün Çin’de bitse de İtalya, İspanya, İran ve ABD’de akıl almaz boyutlara tırmanışının verdiği korku bu türden umutsuzluk verici olaylarla bizde bilinçli insanlarda öfkeye yol açsa da halkın pek umurunda değil.
ABD başkanı ve çağımızın önemli yeni Caligula’larından Trump yüz bin kişinin ölümüyle kurtulsak iyi. En az iki yüz bin ölüm bekliyoruz. Diyerek yoksul vatandaşları arasında vürüsün yayılması konusunda tam bir vurdumduymazlık ve sorumsuzlukla davranırken Avrupa’da İtalya, İspanya, Fransa gibi ülkelerde günümüz kapitalist ülkelerinin modası özelleştirme yerini devletleştirmelere bırakınca geleceğimiz hakkında umut da vaat etmeye başladı. Virüs sonrası dünyanın geleceği hakkında Chomski gibi düşünürler sosyalist düzenlemelerin çoğalacağı, sosyal devlet anlayışının yaygınlaşacağı yolunda umut verici
yorumlar bile yaptı.

Şimdilik kafamız karışık. Korku dağları bekliyor. Ben tansiyon hastasıyım, hiper tansiyonum var. Azgın bir vertigo ve beyni besleyen damarlardan biri de tıkalı. Eşim de hiper tansiyon hastası. Kilo sorunu var. Her ikimiz de 65 yaş üstüyüz. Evden çıkmıyoruz, oğlumuz, gelinimiz ve torunumuz ile görüşmüyoruz, arkadaşlarla da ama hayatı ertelememek adına arada bir iki yudum bir şey de içiyoruz.

Günler nasıl mı geçiyor? İşte bir entelektüelin yapabileceği ve yaptığı şeyler, yazmak, okumak, film seyretmek, tedirgin bir bekleyişle.

 10.04.2020

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Özdemir İnce’den, şair, çevrimen(Fransızca), köşe yazarı. Şiirlerini, özgeçmişini ve onun hakkındaki yazılarını dergimizde bulabilirsiniz. Türk şiiri temsilcileri neslinden çok üretken ve yaratıcı şairlerindendir. 

Karantina günleri

Fransa’dan bir mesaj geldi. Benim çevirmen Claire Lajus’den. Claire,  şair ve çevirmen. Türkiye’de Ondokuzmayıs Üniversitesi Eğitim Fakültesi Fransızca Dili ve Edebiyatı bölümünde 5 yıl öğretim görevlisi olarak çalıştı. Fransa’ya dönünce Internet üzerinde çağdaş Türk şiirini tanıtmak amacıyla bir e-dergi kurdu.  Türk şiiri ve Türk edebiyatını tanıtmaya çalışıyor, söyleşilere katılıyor. İşte, bu, bizim Claire, Türk şair ve yazarlarına aşağıdaki iletiyi gönderdi. Cevapları dergisinde (www.revueayna.com) yayımlayacak.

AYNA’nın sorusu ve cevabım aşağıdadır:

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«Dünyaca olağanüstü bir durumla karşı karşıyayız. Hepimiz, Fransız olsun, Amerikalı, Türk olsun, aynı dertteyiz. Evden çıkma yasakları çoğalıyor, neredeyse 3 milyar insan evlere kapandı. Hepimiz şaşırıp kalıyoruz. Bir yandan sağlık önlemleri alınıyor, öbür yandan kaygı verici özgürlük kısıtlamaları.

Bu durum karşısındaki bakış açınızı öğrenmek istiyorum. Yazar, düşünür olarak bu durum size neler düşündürüyor?»

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Yazının başlığındaki “karantina” sözcünü bulmak, hatırlamak için uzun sure makinenin önünde oturdum. Çağrışımlara başvurdum. Sonunda “karantina” karantinadan çıktı. Çıkınca da İzmir’de bir Karantina semti olduğunu anımsadım.

Huyumdur ve tanımlarım: «Karantina, bulaşıcı bir hastalığa maruz kalan şüpheli durumdaki insan ve hayvanları, hastalığın en uzun kuluçka devresine eşit bir süre kimse ile temas ettirmemek suretiyle alınan tedbirsel faaliyetlerin tümü, sağlık yalıtımı. Kelimenin kökeni İtalyancadır. Ekonomisi ticarete dayanan Venedik Cumhuriyetinde, başkent Venedik’e salgın hastalık bulaşmasın diye kentte gelen gemiler 40 gün şehir açıklarında denizde beklermiş. Karantina kelimesi buradan gelir. »

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Bu tanımda «yalıtım» sözcüğünü tuttum. Kendinizi herhangi özel bir şeye, hastalığa falan karşı yalıtabilirsiniz ama hayata karşı yalıtamazsınız. 4-8 Eylül 1981 günlerinde Yannis Ritsos’la Karlovassi’de (Samos adası) konuşurken bana şöyle demişti :

« Kırk sekiz yaşıma kadar 24 saatimi bölen engeller vardı: avukat yanında yazmanlık, sanatoryum, tiyatro, toplama kampları, sürgün, bir yaymevindeki işim. Kırk sekiz yaşımda, telif ücretlerimle yaşayabilmek olanağı çıkınca, bir çekingenlik duydum. Acaba çalışma odama çekilip dünya ile ilişkim kesilince esin kaynağım kuruyacak mıydı? Kuşkularımın boşuna olduğunu anladım bir süre sonra. Tam aksine çalışma odam bütün evreni kapsadı, esin kaynağım derinleşti ve çoğaldı, çünkü artık bütün zamanım şiire aitti. Çalıştığım sürece, odamdan çıkmadıkça kimse rahatsız etmez beni. Telefonlara cevap vermem. Süre önemli değildir, çalışmam bitince odamdan çıkarım.” 

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Ince et Ritsos

Bunları bana söylediği sırada Ritsos 72 yaşında ben de 45 yaşımdaydım. Ben de 1982’den, 46 yaşımdan, TRT Televizyonu’ndan atıldığımdan bu yana onun gibi yaşıyorum. Çeviri yaparken, editörlük yaparken, gazetede sürekli yazmaya başladığım 2000 yılından bu yana hep gönüllü ve zorunlu karantinada yaşadım. Yazarları büyük bir çoğunluğu böyle yaşar. Yazları 05’te, kışları 07’den itibaren gece 12’ye kadar böyle çalışıp yazarım. Bu nedenle, evden çıkma yasağı, karantina bana vız gelir. Corona adlı  zımbırtı ziyarete gelmeseydi de ben böyle yaşayacaktım. Yaşım 83, virüstan ya da doğal ölümle tahtalı köyü boylayıncaya kadar böyle yaşayacağım.

***

Densiz herifler “Hayat (ya da dünya) evinize sığar” diye  cevize (vecize) döktürüyorlar. Halt etmişler. Bir de milyonerlerin, eğlence sektörünün yıldızlarının,  spor zenginlerinin  karantina esaretinden fotoğraflı örnekler veriyorlar. Nüfusun yüzde doksanından fazlasını oluşturan yoksul emekçiler gecekondularda, 30-40 metre kare evlerde oturuyorlar.  Beş ile on arasında değişen bir nüfusla. Bir cehennem hayatıdır. Bilmezler. Ben çok iyi bilirim.

Ülkenin yalansız halini biliyoruz: Emekli = 12 milyon; İşçi = 14 milyon; sendikalı işçi = 1 milyon 917 bin; İşsiz = 4 milyon 394 bin. Virüs hazretleri yüzünden patronlar emekçileri kapının önüne koymakta. Nüfusun en azından 40 milyonu açlık sınırında yaşıyor.

Kurtuluş için AKP’yi devirmek yerine Hızır Hazretleri’ni bekliyorlar.

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15 yaşımda, 1951 yılında annem-babam ve 4 kardeşimle birlikte 7 kişi 30 metre karelik bir odada yaşıyorduk. Evde su ve elektirik yoktu. Ders çalışmamın, bir bir kitap okumam olanaksızdı. Cehennem hayatım gerçek bir cehennemdi. Deniz kıyısındaki parkta ve Akkahve diye bir yerde okuyordum.

Bu nedenle, efendiler, bana yoksul emekçilerin Karantina günlerinde nasıl yaşadıkları sorulmasın. Külahları değişiriz.

 7 Nisan 2020 Cumhuriyet gazetesinde   yayınlandı

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Cevat  Çapan’dan,Şair ve çevirmen (İngilizce). Özgeçmişini ve şiirlerini dergimizde bulabilirsin, buraya. Cevat  Çapan, Türk çağdaş şiirinin büyüklerinden biridir.

Edebiyat, bir panzehir

cevat capanMerhaba Claire Hanım,
Evlere kapandığımız bu karanlık ve sıkıntılı günlerde sizden böyle bir dayanışma çağrısı almak ne güzel. Evlere kapandık ama dünyaya açılmak ve aynı sorunları paylaşan insanlarla bir dergi aracılığı ile olsa bile bizi yalnızlıktan ve umutsuzluktan kurtarmaya yetiyor. Evlere kapandık ama eski dostlarımızla eskisinden daha çok birbirimizi arıyor, iletişim araçlarının yarattığı olanaklarla yeni dostlar ediniyoruz. Yalnız kendi ülkemizde değil, dünyanın her yerinde yaşanan olumsuz olaylarla ilgileniyor, tam bir dayanışma duygusuyla ve elimizden gelen maddi ve manevi destekle yardımcı olmaya çalışıyoruz. Bu konuda edebiyatın da salgın felaketinin dış şiddetine karşı bir iç şiddet,bir panzehir olarak hepimize yardımcı olacağına inanıyorum.İnsanlık tarihindeki sanatçıların birikimini düşündükçe onların bize nasıl sınırsız bir güç kaynağı bıraktığını böyle günlerde daha iyi anlıyoruz.

03 Nisan 2020

Foto:Lütfi Özgünaydın, https://www.edebiyathaber.net/fotograflarla-cevat-capanin-dunyasi-lutfi-ozgunaydin/

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Burhan Sönmez’den. Avukat ve yazar. İlk romanı Kuzey 2009’da yayımlandı. Masumlar 2011’de ve İstanbul İstanbul 2015’te yayımlandı. Labirent (2018) Burhan Sönmez’in dördüncü romanıdır. Romanları kırk dilde yayımlanmaktadır. Bir çok ödüle layık görüldü.

Küresel bir şaşkınlık

Sanırım küresel bir şaşkınlık içindeyiz. Bir yandan panik yaşıyor, diğer yandan tam inanamıyoruz düştüğümüz bu duruma. “Midnight in Paris” filminde, zaman değişir ve filmin kahramanı başka bir zamana geçerdi. Biz de onun gibi başka bir zamana düşmüş gibiyiz. Umarım bizim sonumuz filmlerdeki kahramanlara benzer, her şey iyi biter. Kaygı verici olan şey, belirsizlik. Bir ay önce bu duruma düşeceğimizi söyleseler inanmazdık. Şimdiki belirsizlikte bir ay sonra ne olacağını bilmiyoruz ve en kötüsünün olmasından korkuyoruz.

Ben geçen ay İtalya’da, üç hafta önce Paris’te ve sonra Geneva’daydım. Salgın ve korku sinsice yayılırken ben de evime kaygı içinde döndüm. İki hafta self-karantina’da kaldım. Şimdi temiz çıktım. Aslında artık hiçbirimiz temiz değiliz. Fiziken değilse bile psikolojik olarak ve kültürel olarak coronavirüs bütün topluma yayıldı ve hepimizi etkiledi. Önümüzdeki yıllarda bunun sonuçlarını hep birlikte görürken, bu sonuçların bir yanda iyi diğer yanda kötü gelişeceğini öngörebiliriz. Dünyayı ve insanlığı korumayı öne alan sağduyulu siyasetleri savunacağız, ama karşımızda çok güçlü bir canavar var: Bencil, açgözlü, savaş-sever şirketler, gruplar ve hükümetler yine hayatımızı ve dünyamızı yok etmeye devam edecekler. Dilerim bu sefer durdurabiliriz bu çılgınlığı. Ya hep beraber kurtulacağız, ya da hepimizin sonu gelecek.

27 Mart 2020